Cette saison, les graffitis de maîtres trouvent leur place au musée ! C'est l'exposition du moment : du 12 mars au 13 septembre 2015 à la Pinacothèque de Paris, “Le Pressionnisme 1970-1990, les chefs-d’œuvres du graffiti sur toile” présente pas moins d'une centaine d'oeuvres des plus grands artistes du mouvement. Basquiat, Bando, Rammellzee, Ash ou encore Futura 2000 sont parmi les ambassadeurs les plus célèbres de ce courant artistique longtemps relayé au rang de sous-art, car souvent assimilé à tort aux simples tags de rue, et attribué à quelques gangs de vandales toxicomanes. Aujourd'hui, le moment est venu d'accorder toute son importance aux vingt premières années de cet art incompris exécuté à la bombe aérosol en se penchant sur son histoire et la force de son esthétique.
Pourquoi y aller ?
Aujourd'hui, les habitués des galeries et musées d'art contemporain sont familiers du street-art sur toile. En effet, depuis les années 1990, cet art urbain qu'on croyait jusque là cantonné à la rue a trouvé sa place dans des galeries d'art de plus en plus nombreuses à travers le monde. Ainsi, il est devenu une forme institutionnalisée d'art contemporain. Cependant, beaucoup ignorent à quoi ressemblait réellement le monde du graffiti avant 1990. À défaut d'une représentation suffisante du mouvement en Histoire de l'Art, on a souvent tendance à penser qu'à cette époque, le graffiti était une forme d'expression esthétique pratiquée par des artistes isolés, à la va-vite et sur les murs des villes. En vérité, le mouvement a commencé à se fédérer dès le début des années 1970. Les graffeurs se regroupent autour du sociologue Hugo Martinez pour créer l'Union of Graffiti Artists. En atelier, des artistes aujourd'hui célèbres comme Coco ou encore Phase 2 réalisent des créations plus élaborées que les graffitis urbains sur des toiles. Et même si le mouvement n'a pas encore la résonance qu'il a aujourd'hui, ces œuvres sont exposées dès les débuts du mouvement dans des galeries.
Grâce au remarquable travail du commissaire d'exposition Alain-Dominique Gallizia, véritablement passionné par le graffiti, l'exposition “Le Pressionnisme 1970-1990, les chefs-d’œuvres du graffiti sur toile” met en avant le message primordial qu'il souhaite faire passer : le graffiti n'est pas seulement une forme d'expression, il est un mouvement fédéré. Selon Gallizia, le graffiti est même l'une des seules écoles qui a permis de réunir les artistes autour – non pas seulement d'une esthétique – mais d'un but. L'exposition est donc construite comme un voyage au pays du « pressionnisme », afin d'en comprendre enfin l'histoire et les enjeux.
Informations pratiques
La Pinacothèque (1)
28, place de la Madeleine
Paris 8°
(métro Madeleine – lignes 12 et 14)
Horaires
Tous les jours de 10h30 à 18h30 (fermeture des caisses à 17h30)
Nocturnes les mercredis et vendredis jusqu'à 20h30 (fermeture des caisses à 19h30)
Jours féries : de 14h à 18h30
Tarifs
Plein tarif : 13€
Tarif réduit : 11€
Comment y aller depuis l'Hôtel du Danube ?
Temps de trajet : 20 minutes
Prenez à droite sur la rue Jacob en sortant de l'hôtel, puis la quatrième rue à gauche (rue du Bac). Marchez sur cette rue jusqu'au premier grand carrefour sur lequel se situe la station de métro « Rue du Bac ». Prenez la ligne 12 du métro en direction de « Front Populaire », puis sortez à la station « Madeleine ». En sortant de la station, vous vous trouvez sur la place de la Madeleine. La Pinacothèque se situe au numéro 28 sur cette place.